35 ans après Rothenthurm. Un état des lieux est nécessaire!
Texte du postulat
Le Conseil fédéral est chargé de présenter un rapport sur la mise en oeuvre de l’initiative de Rothenturm et un état des lieux de la protection des marais en Suisse. Un volet sur la protection des sols organiques agricoles et les synergies entre ces deux thématiques y sera intégré – en particulier pour les zones tampons. Des pistes d’amélioration seront proposées afin que les marais, ces zones essentielles pour la biodiversité et le climat, soient enfin protégés.
Développement
35 ans après l’acceptation de l’initiative pour la protection des marais, ces zones humides essentielles pour la biodiversité et le climat ne se portent pas bien. Selon les associations de protection de l’environnement, si une partie des marais a bien été revitalisée, » 80 % des hauts-marais ont toujours un besoin urgent d’assainissement et près de 70 % des bas-marais s’embuissonnent de manière indésirable « .
La protection des marais a été largement déléguée aux cantons qui l’appliquent avec plus ou moins d’énergie. Les conflits entre différents usagers sont fréquents en raison des activités ayant lieu à proximité, notamment l’exploitation agricole des terres attenantes. Les drains, très présents dans ces zones, contribuent à l’assèchement non souhaité des marais et la disparition des sols tourbeux par minéralisation de la matière organique. La réalisation des revitalisations et des zones tampons dans ce contexte est essentielle mais extrêmement délicate.
En parallèle, nous assistons à une disparition inquiétante des sols organiques, avec à la clé des problèmes en matière de production agricole et d’importants impacts climatiques. Une réelle protection des marais implique une réflexion large qui englobe les terres alentours. De nouvelles pratiques agricoles sont nécessaires pour éviter la disparition des sols organiques, limiter les émissions de CO2, préserver la production et permettre la pleine protection des marais. La remise en état des dynamiques hydriques dans les régions humides semble inéluctable. Le Conseil fédéral doit offrir des alternatives viables aux agricultrices et agriculteurs qui voient leur outil de production disparaître sous leurs yeux et leur avenir être ainsi menacé.